Animée par l’envie d’expérimenter et de me confronter à la réalité des choses, j’ai participé en 2013 à un chantier humanitaire en Equateur, basé sur la conception d’un projet durable d’un point de vue économique, social et écologique. Ce travail m’a permis d’appréhender comment construire avec des matériaux naturels, locaux tels que le bambou et la terre en s’inspirant des savoir faire traditionnels.
Le projet de construction « Nina Huasi » a été conçu dans le but d’accroître la capacité de la maison d’accueil pour femme « Casa Maria Amor » située dans le centre de Cuenca. La fondation « Maria Amor » a confié la conception du projet à l’architecte autrichienne Myriam Prikryl, en partenariat avec les Caritas Vorarlberg en 2011. L’idée principale du projet était de créer une construction durable et respectueuse de son environnement, en privilégiant l’utilisation de matériaux éco-responsables et les cultures constructives locales, afin de devenir un modèle tangible d’alternative de construction écologique. L’architecte a donc privilégié l’utilisation de matériaux naturels, locaux (terre et bambou) afin de garantir une efficacité écologique, mais également économique et sociale, en permettant d’impliquer la communauté locale dans la construction par l’organisation de « Mingas » (chantier participatif).
Lorsque je suis arrivée sur le projet, en Août 2013, la construction ayant commencé depuis plus d’un an, le chantier était déjà à un stade avancé et le gros œuvre était terminé en grande partie. Ma mission durant les 5 mois sur le chantier a donc été un travail de conception de détails de finition, d’aménagement des jeux d’enfants et de participation au chantier.
Ce travail a été une expérience enrichissante aussi bien d’un point de vue personnel que professionnel. En effet, j’ai été immergée d’une part dans la culture équatorienne, en vivant dans un petit hameau à côté de Cuenca et à travers la rencontre des ouvriers, des enfants et des femmes de la fondation. D’autre part, j’ai découvert la culture autrichienne, en vivant et travaillant avec les volontaires des Caritas Vorarlberg. D’un point de vue humain, ce fut une expérience très forte, notamment à travers le contact avec les femmes et les enfants accueillis.
J’ai particulièrement apprécié les moyens qui étaient mis en place dans le projet pour intégrer les femmes sur le chantier, comme les « Mingas », afin de compléter le travail de la fondation sur la protection des femmes et de leur donner une place dans la société. Ce projet était également remarquable pour la valorisation des cultures constructives locales, en redonnant une place aux matériaux et aux techniques traditionnelles équatoriennes dans une architecture contemporaine, afin de proposer un modèle d’architecture durable, respectueuse de son environnement. Enfin, grâce à la confiance de l’architecte Myriam Prikryl, j’ai pu travailler de manière indépendante et gérer le chantier avec beaucoup de responsabilités dans les différentes missions qui m’ont été conférées, notamment à travers du rôle de coordination et de transmission que j’ai pu avoir. Cette confiance m’a permis d’accroitre mon autonomie et d’acquérir des connaissances aussi bien techniques que de gestion de chantier.