Ce travail traite le thème de la transformation du site du Mémorial de la prison Montluc à Lyon et d’étudier comment ce lieu de mémoires et d’histoires pourrait accueillir l’extension de l’Université Lyon 3. Grâce à l’implication du président de l’Université et de nombreux partenaires extérieurs, l’objectif était de mettre les étudiants dans une véritable situation de commande.

Le projet « Connexions » est né du constat que le site du Mémorial représente une réelle enclave dans la ville. Aucun passage n’est possible et rien n’est visible au delà des murs d’enceinte. Ors, l’extension de l’université est un programme qui nécessite d’être ouvert au public. L’objectif du projet était donc de relier le site et de le rendre visible en travaillant sur la porosité dans le sens rapport plein-vide. Pour connecter le projet, un système de passerelle urbaine est mis en place pour relier l’extension aux transports et à l’université en traversant l’ensemble du site du Mémorial. La passerelle exploite l’importante différence de niveau entre le nord et le sud de la parcelle en suivant le niveau de la rue Dauphinée durant toute la traversée du site pour redescendre seulement au dernier moment et accéder à la rue Jeanne Hachette. Le site du Mémorial étant terrassé au niveau bas, la passerelle permet de séparer les flux de l’université de ceux des visites du Mémorial.

Le bâti est formé de trois unités qui s’organisent autour de la passerelle urbaine et de passerelles secondaires qui se déclinent aux étages. Ces trois entités séparent les différents éléments du programme en pôles d’usage. Chaque étage est associé à une passerelle qui vient creuser et moduler le bâti. Elles sont composées d’une alternance entre sections fines et épaisses pour créer une succession de terrasses et de passages.

Le bâtiment est constitué d’une structure béton enveloppée d’une peau en acier Corten. Ce matériau, joue un rôle de repère urbain en se distinguant de l’environnement minéral du Mémorial et de ses abords. Grâce à un système de micro-percements, la peau forme une résille qui couvre les ouvertures pour donner l’impression de trois volumes pleins. Ces monolithes sont rythmés par les creux formés par les passerelles. En béton blanc, lisse, les passerelles contrastent avec l’aspect brut du corten et forment des strates sur toute la hauteur du bâtiment. Les percements filtrent la vue tout en apportant la lumière nécessaire au confort du bâtiment. Ce système permet d’ouvrir l’université, sans problème de contiguité visuelle avec le Mémorial de la prison Montluc.

  • Projet de Master 1, domaine d’étude Matérialité
  • Lyon, France
  • Equipement collectif, université
  • Année 2014 – 2015

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