Saint-Héand est une commune située à 10km au nord de Saint-Etienne. Ce village de 3500 habitants s’inscrit sur un flanc de colline et profite d’un cadre rural préservé avec un panorama exceptionnel. Le territoire environnant est riche de petites et moyennes entreprises qui offrent un potentiel économique peu exploité. Malgré son cadre de vie privilégié, Saint-Héand voit sa population vieillir et diminuer entraînant un ralentissement économique et une désertion du centre-bourg.
Ce phénomène s’explique par des logements peu attractifs pour de jeunes actifs et devenus inadaptés pour la population du village. En effet, on constate que 80% de l’espace bâti de Saint-Héand est occupé par un pavillonnaire diffus composé de maisons vieillissantes, trop grandes et mal isolées qui ne correspondent plus aux normes actuelles. Construites dans les années 60, elles sont occupées par des personnes aujourd’hui à la retraite qui y sont très attachées et y possèdent tous leurs repères. Cependant du fait de leur âge avancé, ces personnes ne sont plus aptes à vivre dans ces maisons.
Ce contexte particulier est donc l’occasion de se confronter aux problématiques des villages ruraux en développant une méthode de réhabilitation et de densification du pavillonnaire, en s’appuyant sur les ressources et savoir-faire locaux pour développer un système constructif durable et redynamiser l’économie du territoire.
Ce projet est associé à un travail de recherche basé sur la démarche Build in my Back Yard qui consiste à proposer aux habitants d’un quartier pavillonnaire vieillissant de vendre une partie de leur parcelle pour financer la rénovation de leur maison. Le terrain vendu accueillerait alors une nouvelle maison pour densifier le tissu existant. Nous émettons l’hypothèse que l’application de cette démarche sur le quartier pavillonnaire de Montpailloux à Saint-Héand, pourrait permettre sa redynamisation. Notre recherche s’oriente tout d’abord sur la densification et la rénovation du pavillonnaire comme base pour le développement d’une économie circulaire fondée sur les filières constructives et énergétiques locales (bois, paille). Puis, sur la définition d’outils de communication adaptés à la transmission de la démarche auprès des acteurs et des habitants du quartier d’intervention. Enfin, nous expérimentons le développement de la mutualisation entre parcelles et la définition d’un cadre réglementaire, sous forme de cahier des charges, pour accompagner et maîtriser la densification du quartier.